CONGRÈS EUROPEAN DAIRY FARMERS Des éleveurs attentifs aux coûts
En comparant leurs résultats, les éleveurs du réseau EDF identifient leurs marges de progrès. La rentabilité dépend bien plus de la maîtrise des charges que du prix du lait.
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Fin juin en Allemagne, les éleveurs membres du réseau EDF se sont retrouvés pour leur congrès annuel. Alors qu'en France, les campagnes commençaient à s'échauffer pour réclamer une hausse du prix du lait, le sujet est à peine effleuré là-bas. Bien sûr, chacun souhaite savoir combien perçoit son voisin. Et l'on constate que déjà, certains sont passés en dessous de 300 €/t.
Mais c'est d'abord la rentabilité qui intéresse ces éleveurs. Or, les analyses réalisées chaque année au sein du réseau sont sans appel : la rentabilité dépend d'abord du coût de production. Le prix du lait intervient très peu pour expliquer les écarts de résultats économiques. Conscients de leur manque de maîtrise des prix, les membres du réseau se concentrent sur les facteurs qui dépendent d'eux. À savoir, les charges et la technique.
L'analyse des chiffres de 2013-2014 montre, comme toujours, une disparité assez forte. Les 277 exploitations qui ont transmis leurs données livrent entre 70 et 23 295 tonnes de lait, produites avec 14 à 4 299 vaches. La moitié produit moins de 1 300 tonnes avec moins de 159 vaches. Le chiffre moyen, hors primes découplées, s'élève à 461 €/t avec des charges totales à 478 €, soit une perte moyenne de 1,30 €/t. Si l'on intègre les primes, les éleveurs EDF gagnent en moyenne 1,30 €/t, et 61 % sont bénéficiaires. On les trouve dans toutes les régions et dans toutes les classes de taille. Mais certains pays se distinguent par une proportion nettement plus élevée d'élevages rentables hors paiements découplés (Italie, Allemagne, Royaume-Uni et Pays-Bas).
Un réseau pour partager
À l'inverse, plus de 50 % des Français du réseau peinent à dégager du profit, même avec les aides. C'est aussi le cas en Belgique, Pologne et Canada.
EDF réalise aussi des analyses sur cinq ans pour voir les évolutions. Il s'avère que le prix d'équilibre tend à se stabiliser après plusieurs années de hausse. Le chiffre des ventes de lait a augmenté (3 € /t), mais les autres recettes (viande...) fléchissent. Les meilleurs en prix d'équilibre ont un capital/vache plus faible, des troupeaux plus grands et une meilleure productivité par vache.
Tout cela donne des pistes pour progresser. Et c'est là l'intérêt majeur de ce réseau : partager les expériences, se comparer, trouver des voies de progrès. La maîtrise des charges de structures et la productivité sont des clés de succès en élevage laitier.
PASCALE LE CANN
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